Mattéo SOUEI

Elève-ingénieur et aventurier ! (2024)

Cet élève s'apprête à partir en césure pour un voyage de 5 mois en Amérique du Sud dans le cadre de l'association environnementale qu'il a fondée : Cyclearth. Une aventure en vélo qui n'est pas la première et ne sera sans doute pas la dernière !

Peux-tu nous expliquer ton parcours avant d'arriver à l'école ?


Après un BAC scientifique, option Sciences de l’Ingénieur en classe européenne, j’ai effectué 2 ans en classe préparatoire en PT (Physique et Technologie), au Lycée des Métiers Raspail à Paris.


Pourquoi as-tu choisi cette école ?


J’ai toujours eu la vive conviction de vouloir me professionaliser dans le domaine de la robotique et en particulier de la mécatronique. SUPMICROTECH offre une spécialisation dans les Systèmes Mécatroniques et Robotiques (SMR), ce qui a été un réel facteur de décision. Associés à cela, les nombreux domaines scientifiques abordés dans notre formation nous permettent d’obtenir, au-delà de notre spécialisation, un large spectre de connaissances, et de prendre conscience des nombreux paramètres et facteurs qui entrent en jeu dans la création d’un produit. Ce sont ces acquis qui m’ont aidé à obtenir un stage chez Aldebaran, entreprise française qui crée et commercialise des robots humanoïdes. J’ai pu y intégrer le bureau d’étude de mécanique. Cela a été une réelle prise de conscience du fait que les thématiques abordées en cours ont vocation à être utilisées en entreprise et m’ont intégralement été utiles durant mon stage.


Tu as une passion à côté de tes études... Qu'est-ce que c'est et d'où vient-elle ?


Depuis plus de 3 ans, ma vie est animée et rythmée par le Bikepacking ! grâce auquel j’ai pu traverser le Kirghizistan en août 2023, pendant 1 mois en solitaire.
Cette discipline consiste à voyager à vélo dans des régions extrêmement reculées, en étant en totale autonomie, avec du matériel de survie et en s’aventurant dans des régions très difficiles d’accès et très isolées de la civilisation !
J’ai toujours été un grand rêveur, émerveillé par la variété d’environnement présent sur notre planète et fasciné par les différentes cultures qu’on y retrouve. La découverte du bikepacking s’est faite assez naturellement, ayant toujours aimé le vélo et aimé repousser mes limites.
Le bikepacking s’est révélé être la conciliation parfaite entre le sport, l’aventure, l’ouverture aux autres et la liberté !

 

Quelles ont été tes précédentes destinations ?


J’ai commencé par un petit voyage de 2 semaines le long de la méditerranée en 2021, avant de partir découvrir les Highlands d’Ecosse pendant 3 semaines, au cœur des montagnes.
Et ainsi je me suis décidé de partir, en solitaire pour une aventure encore plus intense, extrême (et un peu folle) au cœur de la chaîne du Tian Shan au Kirghizistan !
Une aventure de 1 mois, à pédaler à plus de 4000m d’altitude sur plusieurs milliers de kilomètres, au cœur de montagnes, steppes, canyons, vallées…
Cela a été ma première aventure hors d’Europe, dans un pays d’Asie Centrale, où demeurent les traditions de nomades. Une aventure extraordinairement riche en rencontres, au milieu de paysages grandioses, mais à la fois extrêmement intense physiquement et psychologiquement, par la dureté de l’environnement et de la météo.

 

Est-ce difficile de voyager seul dans des endroits aussi reculés ?


Globalement la réponse serait oui, mais ma réponse sera plus nuancée. Oui c’est difficile, car quand on est seul, on est seul à veiller sur soi, on doit toujours être en alerte vis à vis de l’environnement qui nous entoure, car un éboulement, une avalanche, une chute, etc… peut avoir des conséquences dramatiques. L’autre difficulté est que l’on est sa seule source de motivation. Quand on passe des journées sous la pluie, sous la neige, par une température négative, que l’on est trempé après avoir traversé une rivière au très fort courant, plein de boue, que l’on a faim, que l’on a des casses mécaniques sur notre vélo… trouver l’énergie d’avancer est très dur, voire impossible.
Ce que je viens de décrire m’est arrivé dans la même journée, et ce sont toutes les rencontres que j’ai faites le long de la route qui m’ont donné la force d’avancer, et malheureusement, certaines fois, de trouver la force de me battre pour ma survie…
Voyager seul est un choix, mais on se sent rarement seul, car notre solitude nous pousse à faire des rencontres et cela m’a permis de créer des liens incroyables auprès de locaux et d’autres voyageurs.


Comment se prépare un tel voyage ?


Traverser un désert ne se fait pas sur un coup de tête et requiert une préparation aussi stricte que minutieuse.
Préparer le matériel nécessaire et adapté : les vêtements, le vélo (pièces de rechanges, savoir réparer son matériel), l’équipement électronique, l’alimentaire (avoir la capacité de survivre 2 semaines sans ravitaillement). Connaître les régions que l’on traverse d’un point de vue géographique, topographique et météorologique. Se renseigner sur le climat politique, social et culturel des pays.
En d’autres termes, ces voyages nécessitent beaucoup de préparation, tant physique que psychologique. Je ne sais jamais ce qui pourrait m’arriver et m’arrivera quand je pars à l’aventure, mais j’essaye de mettre toutes les chances de mon côté pour avoir la capacité de réagir vite et bien. Ils sollicitent l’intégralité de ce que j’ai pu expérimenter dans ma vie personnelle, scolaire, professionnelle, car ces voyages à vélo représentent ce que l’on trouve de plus brut et intense dans la vie, et les situations que l’on rencontre peuvent être très surprenantes !

 


Comment arrives-tu à concilier les études et ta passion ?


C’est assez difficile car à chaque retour de mes aventures, le choc du retour à la vie étudiante et la vie en société est très violent. Je passe d’un extrême à l’autre, et l’adaptation est toujours assez rude.
Concilier les deux se fait en ayant des objectifs et projets en tête. Mon stage m’a fait réaliser que j’étudiais un domaine qui me passionne et ça me donne l’énergie suffisante pour m’investir dans le cadre de ma formation.
Je ne laisse cependant pas de côté mon âme de voyageur ! Mon retour à la vie étudiante me permet d’éditer les milliers de photos et vidéos prises durant mes voyages. J’ai pu réaliser un court-métrage nommé « Kaiyrma » sur ma dernière aventure à vélo au cœur du Kirghizistan, et ce dernier est finaliste du festival du Prix Philoxenia, un concours national pour jeunes réalisateurs (résultat le 2 février !).


Le retour en école, me sert également de « repos » de tous les efforts physiques intenses, me permettant de préparer mes prochaines aventures et de consacrer du temps à une association dont je suis le fondateur : Cyclearth. Une association environnementale reconnue d’utilité publique dont l’objectif est de soutenir des projets environnementaux dans les régions que ses membres traversent à vélo.


Quels sont tes prochains projets ?


En février 2024, j’ai décidé, lors de ma césure, de m’aventurer sur un nouveau continent : l’Amérique du Sud !
Une aventure de 5 mois en solitaire en partant de la Patagonie au Chili le long de la Cordillère des Andes à travers l’Argentine, la Bolivie, le Pérou, l’Equateur et la Colombie.
C’est une traversée que j’ai en tête depuis plusieurs années et qui est le fruit de plusieurs années d’expériences et d’entrainements. Pendant ces 5 mois je traverserais sur mon vélo les fjords de la Patagonie et ses glaciers, le désert d’Atacama qui est la région la plus aride sur Terre, le sommet du volcan Uturuncu considéré comme la plus haute route du monde, qui culmine à plus de 6000m d’altitude ou encore le plus grand désert de sels du monde en Bolivie.
Une aventure à la fois aussi exaltante qu’angoissante, mais ce sont ces extrêmes qui rendent ces aventures d’autant plus excitantes !

Son prochain voyage est soutenu par la Fondation SUPMICROTECH.